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samedi 17 juillet 2010

Traduction et sobriété

Mon ami Romuald a mis sur son blog un joli poeme de TE Lawrence, avec une traduction, extraite d'un livre, probablement.

La traduction n'est pas mauvaise, c'est même assez joli à lire, mais elle est caractéristique d'une certain façon de rendre la poésie étrangère. Elle emploie des grands mots, elle essaie de "faire poétique". Comme si la poésie, c'était, forcément, une manière différente d'écrire.

Et pourtant,
mon enfant ma soeur, songe à la douceur d'aller là bas vivre ensemble,
ou
et le Poète dit qu’aux rayons des étoiles tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis, et qu’il a vu sur l’eau, couchée en ses longs voiles, la blanche Ophélia flotter, comme un grand lys,

c'est presque de la prose, et ca frappe en premier lieu par sa simplicité.

Pourquoi, alors, les poètes traduits devraient être un peu grandiloquents? Est ce vraiment "faire poétique"?

Alors je rêve d'un Lawrence qui ferait :

Je t'aimais, alors j'ai dessiné ces vagues d'hommes dans mes mains
et j'ai écrit mon testament dans le ciel en étoiles
pour que tu aies la Liberté, cette maison aux sept pilliers
pour que tes yeux brillent pour moi
quand nous y entrerions


C'est presque un mot à mot, l'ordre est préservé, l'étrange structure des phrases aussi (il y a un débat sur le sens à donner au mot "drew", soit tirer à soi, soit dessiner, je préfère le second à cause du write du vers suivant).

Est ce moins poétique?

1 commentaire:

  1. Allez je lâche le nom: Traduction de Renée et André Guillaume, Livre de Poche collection Pochotèque

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